10 conseils pour bien partir l’allaitement à la naissance
10 conseils pour bien partir l’allaitement à la naissance
1. S'informer en prénatal
Vous n’iriez pas accoucher sans vous informer, sans chercher réponses à vos questions, n’est-ce pas ? Et bien, je vous encourage à faire la même chose pour l’allaitement ! Allez chercher les réponses à vos questions, faites le tri des informations que vous entendez autour de vous. Discutez de vos motivations, de vos craintes, des difficultés et des solutions avec une consultante en lactation IBCLC, la spécialiste en allaitement.
2. Accoucher avec le moins d'interventions possible
L’allaitement est la suite physiologique de la grossesse et de l’accouchement. Chaque étape influence la suivante. Chaque intervention pendant l’accouchement interfère avec la sécrétion hormonale physiologique, ce qui perturbe la sécrétion hormonale pour la lactation ainsi que les réflexes du nouveau-né pour l’allaitement. La présence d’une accompagnante à la naissance peut aider à gérer la douleur pour éviter les analgésiques ou tout autre intervention et ainsi favoriser le démarrage de l’allaitement.
3. Faire du peau à peau
À la naissance, votre bébé sera mis sur votre ventre, en peau à peau. Cela aide le bébé à se stabiliser, à se calmer et à initier l’allaitement. Le peau à peau est important les 6 premières semaines au moins et essentiel les 2 premières heures de vie. Il aide à établir la production de lait et favorise la sécrétion des hormones de lactation entre autre. N’hésitez pas à en faire et surtout, ne l’oubliez pas une fois à la maison ! Les interventions qui doivent être faites sur bébé à sa naissance peuvent attendre plusieurs heures, et pour la plupart, peuvent se faire sur maman, après la première tétée!
4. Première tétée précoce
En étant en peau à peau sur vous à la naissance, votre bébé va pouvoir exprimer ses compétences pour aller se mettre au sein tout seul. Il a tous les réflexes pour le faire. La plupart du temps, le bébé exprime ces réflexes autour de la 1re heure de vie. C’est important de le laisser faire seul car cela lui permet de s’organiser neurologiquement pour l’allaitement. Cette séquence peut être répétée autant de fois que désiré, ou que cela est nécessaire pour que l’allaitement aille bien et soit sans douleur. En effet, la douleur n’est pas normale en allaitement même au début. Il est important de ne pas la tolérer.
5. Allaiter à l'éveil sans limite de temps ni de fréquence
Après cette première tétée initiée par le bébé, les prochaines se feront lors de chaque éveil du bébé. Il ne faut pas les manquer car ils sont courts ! Il faut aussi penser qu’au début, la femme produit du colostrum. Celui-ci est un lait concentré, très riche et très rare, qui se présente donc en petite quantité mais dont chaque goutte est importante pour le bébé. Le colostrum ne coule pas à flot et c’est seulement à la montée de lait, qu’on pourra observer des jets de lait maternel. Les tétées fréquentes, au moins 8 fois par 24h, permettent au bébé de bien prendre son poids et à votre production de lait de bien s’établir. En effet, celle-ci prend environ 6 semaines pour se stabiliser selon les besoins de votre bébé ou plutôt selon la stimulation des premières semaines. La durée des tétées varie d’un bébé à l’autre et d’une tétée à l’autre, donc on ne regarde pas le temps, c’est le bébé qui décide. N’attendez pas que votre bébé pleure, c’est un signe de détresse chez le nouveau-né !
6. Garder le bébé à proximité
Pour être capable d’allaiter votre bébé à chaque éveil, vous pouvez le garder proche de vous en tout temps. C’est pourquoi la cohabitation est recommandée. Le portage est bien pratique pour ça et vous donne plus de liberté de mouvement. Cela permet de découvrir le bébé, d’apprendre à le connaître et de mieux reconnaître ses signes d’éveil, de faim et de fatigue pour mieux répondre à ses besoins et de façon plus efficace. C’est ainsi que le lien d’attachement se développe.
7. Éviter la suce et le biberon
Ces accessoires peuvent nuire à la mise en place de l’allaitement de deux façons. D’une part, ils ne sollicitent pas les mêmes muscles que le sein et peuvent créer une confusion sein-tétine. Enfin, le temps que le bébé passe avec une suce ou un biberon, c’est un temps qu’il ne passe pas au sein à stimuler de façon optimale la production de lait durant les 6 premières semaines. C’est une période critique pour l’établissement de la production de lait pour la suite de la lactation.
8. Éviter les préparations commerciales pour nourrissons
Les suppléments de préparations commerciales pour nourrissons ne devraient pas être donnés aux nouveau-nés à moins d’indications médicales et après une évaluation de l’allaitement par une consultante en lactation IBCLC. Aussi, si la supplémentation est nécessaire, elle devrait se faire avec le lait de la mère exprimé. Cela pourrait suffire à répondre aux besoins du bébé. N’oubliez pas que le colostrum est très riche pour cette raison, quelques gouttes suffisent ! Tout supplément de préparations commerciales pour nourrissons peut nuire à l’établissement de la production de lait et à l’allaitement.
9. Se donner du temps
Dans une société où tout va vite et où nous réglons tous nos problèmes par un clic, nous ne sommes plus habitués à prendre le temps. S’adapter à notre nouveau rôle de parent, apprivoiser les soins à donner à notre bébé, être confortable dans notre allaitement, cela peut prendre du temps, voire quelques semaines. Il faut se donner le temps de développer nos nouvelles compétences et développer notre confiance pour découvrir le plaisir d’être parent.
10. Avoir du support
Les premières semaines avec le bébé peuvent être intenses et exigeantes. Cela est d’autant plus vrai quand l’allaitement démarre difficilement. Il est donc essentiel d’avoir le support de vos proches (conjoint, famille et amis) afin que vous puissiez vous consacrer à votre bébé et à mettre en place votre allaitement. Le support n’est donc pas pour prendre soin du bébé mais plus pour prendre soin de la maison (ménage, lavage, repas), de la nouvelle maman et des autres enfants si c’est le cas. Ainsi, il est reconnu que le support d’une marraine d’allaitement prolonge la durée de l’allaitement. Vous pouvez aussi contacter Nourri-Source, la Ligue La Leche, une infirmière de votre CLSC ou encore une consultante en lactation IBCLC en pratique privée. Enfin, il existe beaucoup d’associations qui organisent des activités pour les nouvelles mères et leur permettent d’échanger, de partager et de s’entraider.
Et vous ? Comment s’est passé votre début d’allaitement ? Racontez-nous !
Marie-Caroline Bergouignan
Consultante en lactation IBCLC
Au service de votre allaitement
514-967-6206
This post was originally written in French and translated by Momzelle in English
Références
- Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans, INSPQ, 2015, pages 148-151
- Peripartum breastfeeding management for the healthy mother and infant at term, revision 2013, Academy of Breastfeeding Medicine, clinical protocol #5
Ressources :
- Nourri-Source 1-866-948-5160 – 514-948-9877
- La Ligue La Leche 1 866 ALLAITER (1 866 255-2483)
http://www.allaitement.ca/services/trouver-une-monitrice/
- Association Québécoise des Consultantes en lactation IBCLC
http://www.ibclc.qc.ca/trouver-une-ibclc-11
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